
Zone d'identification
Cote
Titre
Date(s)
- 1900-2000 (Production)
Niveau de description
Fonds
Étendue matérielle et support
38 m (222 boîtes d'archives, 63 boîtes/cartables de décors, storyboard, photos,163 tableaux)
Zone du contexte
Nom du producteur
Notice biographique
Réalisateur français né le 5 août 1901 à Luzarches (Seine-et Oise), Claude Autant-Lara baigne dès son plus jeune âge dans le monde du théâtre. Ses parents sont les fondateurs du groupe culturel Art et Action, véritable laboratoire dont la fonction est de restaurer la scénographie et dont l’influence est considérable surtout jusqu’aux années 30. C. Autant-Lara s’occupe des décors et des costumes dans la compagnie théâtrale.
Ses connaissances lui permettent de devenir très vite, dès 1919, le décorateur avant-gardiste de Marcel L’Herbier, le collaborateur et costumier de Jean Renoir et de René Clair. En 1923, il tourne son premier long-métrage expérimental, Faits divers, confiant les rôles principaux à sa mère, Louise Lara, et à Antonin Artaud.
En 1925, il écrit le scénario de Construire un feu, qu’il tourne en 1927/28. Pour la réalisation de ce court-métrage inspiré de Jack London, il utilise l’hypergonar du professeur Chrétien, l’ancêtre du cinémascope.
Après un séjour de deux ans (1930-32) aux Etats-Unis durant lesquels il travaille pour la MGM, Autant-Lara revient en France, dégoûté par les méthodes américaines. Il signe en 1933 son premier long-métrage, Ciboulette, avec la collaboration de Jacques Prévert. Cette oeuvre s’inspire d’une célèbre opérette de Reynaldo Hahn, sur un livret de Robert de Flers et Francis de Croisset. Ce dernier attaque le film à sa sortie en 1933 et d’innombrables polémiques se déclenchent à propos des droits d’auteurs. Finalement Autant-Lara lui-même désavoue la version présentée au public car les producteurs l’ont raccourcie et en ont modifié le montage.
En 1934, Jacques Prévert rédige le scénario et, avec la collaboration d'Autant-Lara, les dialogues d’une adaptation d’un roman intitulé “ El Socio ” (traduit sous le titre de Mon associé, Monsieur Davis), de l’auteur chilien Jenaro Prieto (1928). Avec le producteur Pierre Braunberger le projet n’aboutit pas. En 1936, la maison de production Oxford Street s’y intéresse mais fait réécrire le script, dénaturant ainsi complètement le scénario initial. Le film sort en mars 1937 à Londres sous le titre My Partner, Mr. Davis mais il n’est pas distribué en France.
Après cette affaire regrettable, Autant-Lara accepte de devenir le conseiller technique de Maurice Lehmann. Ce dernier est alors directeur du Châtelet, où, de 1944 à 1946, il monte des opérettes à grand spectacle qui vont assurer la notoriété et le succès de cette salle. Il engage le cinéaste qui dirigera trois films pour lui sans pour autant les signer (il n’apparaîtra au générique que comme conseiller technique): L’Affaire du courrier de Lyon (1937), avec Pierre Blanchar, Le Ruisseau (1938) avec Michel Simon et Françoise Rosay, Fric-Frac (1939) avec Arletty, Fernandel et Michel Simon. Ces films permettent à Autant-Lara de travailler avec de grands acteurs et d’asseoir son talent en tant que réalisateur.
Décidant de continuer à travailler sous l’Occupation, le cinéaste redevient l’unique responsable de ses films, ce qui n'était plus le cas depuis Ciboulette. C’est également durant cette période qu’il prépare Le Rouge et le noir, projet dont l'anticléricalisme effraie les producteurs.
Dès lors, il signe des œuvres remarquables mais dérangeantes qui ne manqueront pas de choquer ou de bouleverser la critique et le public. Malgré ses détracteurs, qui voient en lui un réalisateur provocateur aux idées pernicieuses, C. Autant-Lara continue à tourner avec toujours autant de conviction en dépit de la censure qui tente à de nombreuses reprises d'interdire la sortie de certains de ses films.
Les années 50 sont les plus fastes pour le réalisateur qui aligne les succès commerciaux, attirant le public malgré les méchancetés systématiques énoncées par les critiques à son égard. La Nouvelle Vague prend de l’importance et s’évertue à le dénigrer en lui reprochant de ne choisir ses sujets que dans des oeuvres littéraires classiques.
Grand admirateur de Stendhal, après avoir adapté Le Rouge et le noir (1954) et Lucien Leuwen (1972), le grand rêve d'Autant-Lara est de réaliser la Chartreuse de Parme. Il fait la connaissance de Marcel Dassault qui lui promet de produire le film à condition qu’il tourne auparavant une bluette, dont il est lui-même l’auteur. C. Autant-Lara réalise ainsi Gloria, film mièvre et sans intérêt, qui tombe rapidement dans l’oubli; à la suite de cette expérience, Dassault ne tiendra pas ses engagements et ne produira pas la Chartreuse de Parme. Cet échec cuisant écoeure Autant-Lara. Il laissera exploser sa colère dans un livre intitulé « Télémafia », dans lequel il dénonce l’hypocrisie ambiante et où il explique comment, de confusions en escroqueries, il a été écarté du projet.
Parallèlement à sa carrière, le cinéaste est très engagé dans la défense de la branche cinématographique et mène une intense activité syndicale au sein de la Fédération Nationale du spectacle, se préoccupant des conditions de travail des différentes professions et des conventions collectives, de la distribution et de l'exploitation, des accords de production avec l'étranger, des relations avec les autorités politiques. Il s'investit entre autres dans le Comité de défense du cinéma français.
Claude Autant-Lara est décédé en janvier 2000 dans le sud de la France, laissant derrière lui une oeuvre inégalée et le souvenir d’un cinéaste contesté, parfois injustement, qui se battait corps et âme pour défendre ses opinions cinématographiques. Le cinéma français lui doit de grands films tels que L’Auberge rouge (1951), Le Blé en herbe (1953), la Traversée de Paris (1956), En cas de malheur (1958), la Jument verte (1959).
Cinémathèque suisse, 2017
Dépôt
Histoire archivistique
Les tableaux furent donnés par le réalisateur à la Cinémathèque suisse en 1981, lors de sa venue à Lausanne à l'occasion de l'inauguration de la Cinémathèque suisse au Casino à Montbenon. Ils furent conservés dans le grenier de la bibliothèque à Lausanne. En 2000, ils furent déménagés à Penthaz.
La décision de Claude Autant-Lara de donner ses archives à la Cinémathèque suisse fut motivée par la colère que les institutions culturelles et le gouvernement français lui inspiraient et par amitié pour Freddy Buache. Cependant, conformément à la loi sur la Protection du patrimoine culturel français, ce fonds fut bloqué à la frontière et déposé à l'Institut Lumière à Lyon, le temps de régler les problèmes juridiques. En 2000 après plusieurs années de lutte entre les différents avocats, la sanction fut levée et le fonds déposé à la Cinémathèque suisse.
Source immédiate d'acquisition ou de transfert
Dons de Claude Autant-Lara en 1981 et en 2000
Zone du contenu et de la structure
Portée et contenu
Ce fonds, d'une richesse extraordinaire, comprend les documents relatifs à la vie privée et professionnelle du réalisateur, ainsi que ceux relatifs aux différents syndicats (techniciens, acteurs, auteurs de film), au Comité de défense du cinéma français, à la CGT, à la Fédération nationale du spectacle, au CNC, aux institutions culturelles et groupements dans lesquels il était actif: documents personnels, publications, textes de l'auteur, critiques, récompenses, correspondance, photos décors, scénarios (manuscrits, de travail, annotés, définitifs, traduits), dossiers juridiques, tableaux, décors, storyboards).
Évaluation, élimination et calendrier de conservation
Seuls les doubles photocopiés ont été éliminés
Accroissements
Fonds fermé
Mode de classement
Plan de classement. Inventaire. Le classement a respecté l'ordre du donateur. Exception: lors de la saisie du fonds à la douane, les documents concernant la vie syndicale de Claude Autant-Lara et ses activités hors cinéma ont été consultés et complètement mélangés. Certaines lettres ont même vu leurs pages dispersées. Il a fallu, lors de l'inventaire, reconstituer les courriers.
Zone des conditions d'accès et d'utilisation
Conditions d’accès
Selon le règlement d'utilisation du Département Non-film
Consultation restreinte de certains documents fragiles en raison de leur état de conservation.
Conditions de reproduction
Langue des documents
- français
Écriture des documents
Notes de langue et graphie
Caractéristiques matérielle et contraintes techniques
Contraintes techniques concernant la consultation des tableaux, des décors (fragiles). L'accès à certains documents endommagés ou sur du papier très fin (de photocopie) est limité.
Instruments de recherche
Inventaire détaillé disponible dans la salle de consultation.
Cartothèque pour les tableaux. Certaines fiches comportent des photos des tableaux (vignettes).
Instrument de recherche
Zone des sources complémentaires
Existence et lieu de conservation des originaux
Cinémathèque suisse, Centre de recherche et d'archivage, Penthaz
Existence et lieu de conservation des copies
Unités de description associées
Note de publication
Zone des notes
Identifiant(s) alternatif(s)
Mots-clés
Mots-clés - Sujets
Mots-clés - Lieux
Mots-clés - Noms
Mots-clés - Genre
Zone du contrôle de la description
Identifiant de la description
Identifiant du service d'archives
Règles et/ou conventions utilisées
Statut
Niveau de détail
Élémentaire
Dates de production, de révision, de suppression
Langue(s)
- français
Écriture(s)
Sources
Illustration (objet numérique): bulletin de naissance, dossier biographique, cote CH CS CSL 005, B.02, boîte 1, dossier 2.
©Tous droits réservés / Collection Cinémathèque suisse
Note de l'archiviste
Inventaire réalisé en 2001-2004 et notice rédigée en juillet 2016 par N. Roch.
Objet numérique - métadonnées
Nom du fichier
chcscsl005_autant-lara_naissance.jpg
Latitude
Longitude
Type de support
Image
Type MIME
image/jpeg