Affichage de 299 résultats

Notice d'autorité

Film et Vidéo Collectif Lausanne

  • CHCS000038ISAAR
  • Collectivité
  • 1977-1990

Film et Vidéo Collectif est une société anonyme constituée le 22 juin 1977 à Lausanne par une vingtaine de techniciens et de réalisateurs romands indépendants. Elle reprend les installations techniques et les locaux de CADIA S.A. à Ecublens (Vaud) et y établit son siège social. Le Filmkollektiv Zürich participe au concept de la nouvelle société ainsi qu’à son capital et à son matériel. A l'origine, le Collectif a pour principaux objectifs de sauvegarder l’infrastructure de CADIA, de regrouper les intérêts de réalisateurs et de techniciens indépendants, de faciliter la réalisation, la production et la diffusion de films et de bandes vidéos. La première co-production de la Société concerne le film d'un de ses membres fondateurs, Les petites fugues (1979) de Yves Yersin. En 1980, la Société est réorganisée par Y. Yersin. Elle est scindée en deux: Film & Vidéo Production (continuité de l’entreprise originelle FV Film vidéo et collectif S.A., d’après le registre du commerce, radiée en 1990) et Film & Vidéo Collectif Image SA (matériel de tournage, radiée en 1985). [Sources: Dumont et Tortajada, dir., Histoire du cinéma suisse 1966-2000 (2007), t. 1, p. 346-350, notice 293, pour le film Les petites fugues (1979) et CinéBulletin n. 25, octobre 1977, p.1-2]

Schaub, Martin

  • CHCS000052ISAAR
  • Personne
  • 1937-2003

Martin Schaub est né le 3 avril 1937 à Zurich et décédé dans cette même ville le 14 juin 2003, fils de Theophile, peintre et de Luzie Hedwig Magdalena, née Schmidt. Il épouse en premières noces Margrith Rufer et en seconde noces Maly Schreyer. M. Schaub étudie la littérature allemande à l'Université de Zurich, où il obtient un doctorat. Il est rédacteur de la rubrique locale et étrangère à la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) (1963-1968), puis responsable de la rubrique "Cinéma" au Tages-Anzeiger (1968-1983 ). Co- fondateur et collaborateur du Tages-Anzeiger-Magazin, directeur de la revue Cinema. Auteur d'écrits sur la photographie et sur le cinéma, essayiste, grand défenseur du nouveau cinéma suisse (Alain Tanner, Fredi Murer, Claude Goretta), M. Schaub fut l'une des voix les plus marquantes de la critique cinématographique suisse. Prix culturel de la Ville de Zurich (2000).
D'après M. Gautier, "Martin Schaub", in Dictionnaire
historique de la Suisse (DHS), url: http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F48775.php, version du 29.10.2010

Pinkus, Gertrud

  • CHCS000043ISAAR
  • Personne
  • 1944-

Gertrud Pinkus (geb. 11.9.1944 in Solothurn), Ausbildung am Stadttheater Basel und in der Akademie der bildenden Künste München als Bühnenbildnerin, danach Arbeiten im Bereich des Theaters, Performance und Strassentheaters. 1971 erfolgte der Wechsel zum Film, Tätigkeiten in den Bereichen Drehbuch, Kameraführung, Regie, Schnitt, Mitarbeit bei über 30 Dokumentarfilmen für ZDF und ARD. Seit 1975 arbeitet Pinkus selbständig als Drehbuchautorin und Regisseurin. Ihr Werk zeichnet sich durch seine Vielfältigkeit aus, so realisierte sie sowohl Dokumentar-, Spiel- und Experimentalfilme und ist im Journalismus und als Fotografin tätig. Von 1993-2005 verlegte Pinkus ihren Lebensmittelpunkt nach Mexiko und Guatemala. Seit ihrer Rückkehr in die Schweiz 2006 arbeitet sie in Zürich. Gertrud Pinkus wurde mehrfach für ihre Werke ausgezeichnet. Vgl.: Pinkus, Gertrud bei Swiss Films: http://www.swissfilms.ch/de/film_search/filmdetails/-/id_person/1801, abgerufen am 04.05.2015.

Dunant, Olivier Jean

  • CHCS000097ISAAR
  • Personne
  • 1946-

Olivier Jean Dunant, originaire de Genève, est né en 1946 à Lausanne, fils de Hubert Dunant et de Isaline, née Peyrot, fille de Maurice Peyrot (1889-1964). Ingénieur agronome diplômé de l'Ecole polytechnique fédérale de Zürich, O. J. Dunant est dès 1982 chef du Service de l'agriculture du canton de Vaud. [Source: Journal de Genève, 3 juin 1982 et dossier de gestion du fonds d'archives CH CS CSL 052 Papiers Olivier Jean Dunant].

Duvanel, Charles-Georges

  • CHCS000103ISAAR
  • Personne
  • 1906-1975

Né le 10 mai 1906 à Aarau, Ch.-G. Duvanel suit l'école secondaire de Bulle, puis entre à l'Ecole de Commerce de Neuchâtel, formation qu'il interrompt en 1924. Il apprend le métier de cinéaste avec Arthur-Adrien Porchet à l'Office cinématographique de Lausanne, pour lequel il filme documentaires (Les Ailes en Suisse, 1929) et actualités (1924-1929). Devenu l'un des cameramen du premier Ciné-Journal suisse, Duvanel travaille pour Arnold Fanck avant d'être chef-opérateur de l'expédition allemande de Günter Oskar Dyhrenfurth dans l'Himalaya (Himatschal, der Thron der Götter, 1931). Installé à Genève, il mène une carrière de producteur-réalisateur indépendant, se spécialisant dans le film de commande (pour les CFF, le CICR, l'Office suisse d'expansion commerciale). Entre 1935 et 1971, il associe à cette production le laboratoire genevois Cinégram et des collaborateurs comme le critique de cinéma Arnold Kohler, l'écrivain Maurice Zermatten ou le musicien Hans Haug. Membre fondateur de l'Association suisse de producteurs de film (1935), il siège à la Chambre suisse du cinéma (1942-1963). Il décède le 18 juin1975 à Bernex.
D'après R. Cosandey, Charles-Georges Duvanel, in Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 27.7.2004, url : http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F9158.php

Schmid, Daniel

  • CHCS000036ISAAR
  • Personne
  • 1941-2006

Daniel Schmid est né à Flims en 1941. il est le fils d'Arthur Schmidt, hôtelier et musicien, et de Carla Rivetti, hôtelière. Il a fait des études d'histoire et de journalisme à l'université libre de Berlin (1962-1968) et à l'académie allemande du cinéma et de la télévision à Berlin (1966-1969). Après une première œuvre de télévision, Thut Alles im Finstern [...] (1970), D. Schmid perce sur le plan international avec des films comme Heute Nacht oder nie (1972), La Paloma (1974), Hécate (1982), Il Bacio di Tosca (1984), Jenatsch (1987) et Berezina ou les derniers jours de la Suisse (1999). Marqué par une éducation enracinée dans les valeurs du XIXe s., et, à l'instar de son ami Rainer Werner Fassbinder, par le cinéma expressionniste allemand et les mélodrames lyriques de Douglas Sirk, Schmid incarne la vision d'une Suisse magique, mais son esthétisme raffiné n'exclut pas la critique sociale et la satire provocatrice. Son œuvre, profondément originale, en fait le cinéaste le plus cosmopolite et l'un des plus marquants du cinéma suisse. Il a reçu le Léopard d'honneur du Festival international du film de Locarno en 1999.
D'après C. Dimitriu, "Daniel Schmid", in Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 22.08.2011, url: http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F9235.php

Früh, Kurt

  • CHCS000124ISAAR
  • Personne
  • 1915-1979

Kurt Früh est né le 12 avril 1915 à Saint-Gall et décédé le 24 mars 1979 à Boswil. Protestant, originaire de Ganterschwil, Kurt est fils de Huldreich, fonctionnaire postal, et de Theres Bscheidl. Il est l'époux de l'actrice Eva Langraf. En 1926, la famille s'établit à Zurich, où Kurt obtint sa maturité et commença des études de langues et de musique à l'université. Dès 1933, il fut directeur, auteur et metteur en scène à la Volksbühne de Zurich, qui était alors fortement influencée par Bertolt Brecht. A la même époque, le jeune homme composa des chansons pour les cabarets Cornichon, Pfeffermühle et Bärentatze; il cofonda ce dernier à Berne en 1936. A partir de cette année-là, il tourna, en partie en collaboration avec Hans Richter, des courts métrages et des films publicitaires pour la Central-Film Zurich. Parallèlement, il devint chef monteur au Ciné-Journal suisse (dès 1940).
Après diverses mises en scène de pièces théâtrales et chorales sur des musiques de son frère Huldreich Georg (notamment Der neue Columbus, avec Albert Ehrismann, 1939), Kurt Früh fut l'assistant de Leopold Lindtberg dans ses trois derniers films (1949-1953) avant de connaître le succès en tant que metteur en scène avec le film Polizischt Wäckerli (Le gendarme Wäckerli, 1955), où Schaggi Streuli tenait le rôle principal. Il renforça son image de réalisateur de films en dialecte avec Bäckerei Zürrer (La boulangerie Zürrer, 1957), avec Emil Hegetschweiler, dont l'action se déroule dans le quartier zurichois de la Langstrasse, au milieu de clochards, d'ivrognes et de petits artisans. Toutefois, ses films suivants, comme Café Odéon et Hinter den sieben Gleisen (Derrière les sept voies ferrées), tous deux de 1959, n'atteignirent pas la même qualité. Kurt Früh se détourna alors de la réalisation de films pour diriger le département théâtre à la Télévision suisse (1964-1967), pour laquelle il fut l'auteur de nombreuses mises en scène. En sa qualité d'enseignant dans la classe de cinéma du Musée des arts appliqués de Zurich, il se rapprocha en 1967-1969 du nouveau cinéma suisse, auquel se rattachent ses deux derniers films, Dällebach Kari (1970) et Der Fall (1972).
D'après F. Aeppli, "Früh, Kurt", in Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), url: http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F11806.php, version du 05.06.2007

T&C AG (Zurich)

  • CHCS000018ISAAR
  • Collectivité
  • 1976-

Société de production et de distribution de films suisses et étrangers, fondée par Marcel Hoehn le 28 mai 1976 à Zurich. Son nom est l'acronyme de Télévision et Cinéma. La société s'établit peu après sa constitution à la Seestrasse 41 à Zurich. Après Die Schweizermacher (Les faiseurs de Suisses, Rolf Lyssy, 1978), son premier grand succès, T&C produit des films de réalisateurs suisses tels que Daniel Schmid (dont le documentaire Il Bacio di Tosca, 1984), Fredi Murer, Christoph Schaub, Bruno Moll et Franz Reichle. Il produit également des flims publicitaires. [Source: Registre du commerce du canton de Zurich; article consacré à Marcel Hoehn: Der Schweizermacher in: Der Bund, 26.09.2016]

Hadeln, Moritz de

  • CHCS000013ISAAR
  • Personne
  • 1940-

Moritz de Hadeln est né en Angleterre le 21 décembre 1949 dans un milieu cultivé: grand-père historien d'art, père éditeur et mère peintre et sculpteur. Il commence à Paris des études de chimie-physique puis travaille dans un laboratoire avant de devenir photographe free-lance. En 1963, il réalise son premier film, Le Pèlé. Il collabore à Zurich avec le cinéaste Ernest Artaria; il devient monteur et assistant-réalisateur à Zurich et à Berlin.
En 1969, il fonde avec sa femme Erika le Festival International du Cinéma documentaire de Nyon qu'ils dirigent ensemble jusqu'en 1979, date à partir de laquelle Erika de Hadeln le remplace jusqu'en 1993. De 1972 à 1977 Hadeln dirige le Festival International du Film de Locarno. Puis, en 1979, il rejoint pour 22 ans le Festival International du Film de Berlin (Berlinale).
En 2001, le couple fonde l'entreprise de consultants en organisation d'événements cinématographiques de Hadeln & Partners (Berlin puis Zurich).
Hadeln dirige ensuite deux éditions de la Mostra Internazionale d'Arte cinematografica (Venise, 2002-2003) avant de partir à Montréal à la tête de l'éphémère New Montreal International Film Festival (2005).
Moritz de Hadeln a également été membre du jury de nombreuses manifestations et il a reçu de nombreuse distinctions.

Hadeln, Erika de

  • CHCS000025ISAAR
  • Personne
  • 1941-

Erika von der Hagen est née en février 1941 en Poméranie (ex-Allemagne de l'Est). Sa famille émigre en République démocratique allemande en 1945 et s'établit dans la région de Hambourg. Erika fait ses études à Freiburg, Paris et Berlin, obtenant en 1967 une licence en histoire, français et littérature. Elle épouse un an plus tard Moritz de Hadeln, qu'elle a rencontré à Paris, s'installe en Suisse où elle enseigne l'allemand puis fonde avec son mari le Festival de Nyon. Elle sera chargée plus particulièrement de la sélection des films, des contacts avec les réalisateurs, des relations avec divers pays étrangers et des rétrospectives avant de reprendre le poste de directrice de 1980 à 1993.
De 1972 à 1977, Erika de Hadeln travaille avec son mari à la Société Suisse des Festivals Internationaux de Nyon et Locarno. De 1972 à 2001, elle s'occupe de la sélection et des événements pour la Berlinale puis,en 2002-2003, remplit les mêmes fonctions à la Mostra de Venise.
En 2001, elle fonde avec Moritz de Hadeln la société de Hadeln & Partners (Berlin puis Zurich), spécialisée dans l'organisation d'événements cinématographiques. La même année, elle collabore avec Cinema Novo à Rio de Janeiro. En 2009, elle apporte sa contribution au nouveau festival portugais, le Douro Film Harvest.
Erika de Hadeln a été membre de nombreux jurys et a reçu de nombreuses distinctions.

Soutter, Michel

  • CHCS000106ISAAR
  • Personne
  • 1932-1991

Originaire de Morges et d'ascendance russe du côté de son père, Michel Soutter est né le 2 juin 1932 à Genève. Après avoir abandonné ses études au collège Calvin à Genève, il exerce divers métiers (chanteur de cabaret, peintre en bâtiment) à Genève et à Paris. En 1960, sa rencontre avec Alain Tanner, qui lui fait découvrir la télévision et le cinéma, est décisive. Il entre à la Télévision suisse romande comme assistant-réalisateur de Jean-Jacques Lagrange et de Claude Goretta. En 1964, il est nommé réalisateur. Il collabore à des émissions comme Continents sans Visa, La Voix au chapitre ou Tell Quel. Il signe de nombreux portraits (Gustave Roud, René Char, Albert Cohen), plusieurs dramatiques (Ubu roi d'Alfred Jarry, 1976) et une série télévisée (Condorcet, 1989, sur un scénario d'Elisabeth Badinter et Pierre Barillet). Parallèlement il se lance dans une carrière de cinéaste. Initiateur du Groupe 5 (1968), il participe à ce que l'on appellera "le nouveau cinéma suisse". Ses principaux films sont La lune avec les dents, son premier long métrage chahuté au Festival de Locarno (1967), Haschich (1968), James ou pas (1970), Les arpenteurs (sélection suisse au Festival de Cannes et Grand Prix du Festival de Dinard, 1972), L'escapade, son premier film 35mm en couleurs (1974), et Signé Renart, son dernier film présenté à la Mostra de Venise (1985).
Metteur en scène, il exerce son talent au Théâtre de Carouge, au Centre dramatique de Lausanne, au Grand Théâtre et à la Comédie de Genève. Le film Repérages (1977), histoire d'un cinéaste qui travaille à l'adaptation des Trois soeurs d'Anton Tchekov, s'appuie sur l'expérience théâtrale de Soutter. On lui doit également un recueil de poèmes, Pays d'enfance, et des pièces de théâtre comme A propos d'Elvire, Les nénuphars ou Ce Schubert qui décoiffe.
En 1965 il épouse Andrienne Perrot, biologiste, avec qui il aura deux fils, Simon et Constantin. Il décède le 9 septembre 1991 à Genève.
D'après B. Gasser, Michel Soutter, in Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 7.06.2013 , url http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F9246.php et F. Buache, Michel Soutter, Cinémathèque suisse/L'Age d'homme, Lausanne, 2001.

Masnata, Albert

  • CHCS000092ISAAR
  • Personne
  • 1900-1983

Albert Masnata est né le 16 mars 1900 à Odessa. Son père Paul Charles Henri, employé de banque, est issu d’une famille italienne originaire de Gênes ayant émigré en 1848. Sa mère est Isabelle Leoncini. Le jeune Albert quitte l’Ukraine pour la Suisse en 1918. Il obtient en 1920 son diplôme à l’École des hautes études commerciales de l’Université de Lausanne, puis le titre de Docteur ès sciences économiques en 1924, et un second doctorat en sciences sociales et politiques en 1933. Il épouse Irène Krafft, fille du médecin Charles Krafft.

Employé au Bureau industriel suisse (BIS) à partir de 1920, Masnata effectue de nombreux déplacements à l’étranger et noue de solides relations dans les réseaux consulaires, diplomatiques et commerciaux. En 1923 et 1924, il participe à l’organisation des Conférences pour l’expansion économique, qui joueront un rôle décisif dans la création de l’Office suisse d’expansion commerciale (OSEC). Sa thèse de doctorat sur l’émigration des industries suisses (1924) lui permet notamment de se familiariser avec le système des holdings industrielles. Nommé directeur du siège lausannois de l’OSEC (1927-1966), Masnata joue un rôle clé dans le développement des relations commerciales et la mise sur pied d’une politique « rationnelle » de propagande.

Tout au long de sa carrière, il participe en tant qu’expert à de nombreuses commissions fédérales (commission pour le clearing monétaire, commission d’études économiques, commission fédérale pour la coopération technique avec les pays en développement) ou privées (commission consultative du service de publicité des CFF). Délégué suisse à la commission de la distribution et du marketing de la Chambre de commerce internationale à Paris, il effectue de très nombreux voyages d’affaires qui l’amènent à côtoyer les élites politiques et économiques internationales.

Favorable à un encadrement plus strict de la liberté du commerce et de l’industrie, sans pour autant adhérer aux thèses corporatistes d’un August Schirmer – il fait partie des Amis de la corporation, de la Fédération romande des corporations et de l’Union corporative suisse –, Masnata rédige de nombreux essais théoriques consacrés à la planification économique et à l’analyse comparée des systèmes économiques. Sa maîtrise parfaite de la langue russe et les réseaux qu’il a conservés dans le pays le désignent par ailleurs comme un acteur clé des relations économiques entre la Suisse et l’URSS, en particulier dans les années 1930.
Le rôle de Masnata dans la « rationalisation » des méthodes de propagande et l’importation de certains principes du marketing en Suisse est essentiel. Membre de l’Association suisse de publicité (1925), président de la Fédération romande de publicité (1928), il figure également parmi les animateurs du Club de publicité de Lausanne (1928). Il s’investit, dès le milieu des années 1930, dans le domaine de la production de film, contribue à la création de l’Association suisse des producteurs de films. Il participe à la création de la Chambre suisse du cinéma, dont il devient le premier président (1938-1942).

Conseiller communal de la Ville de Lausanne, député libéral au Grand Conseil vaudois (1937-1941), Masnata occupe le poste de privat-docent, puis de chargé de cours à l’université de Lausanne (1937-1966). Spécialiste de la politique des prix, des systèmes économiques et des échanges internationaux, il préside à la fin des années 1950 la commission d’étude du programme de l’Exposition nationale de 1964, puis du comité des exposants. Dans les années 1960, il déploie une très grande activité dans le domaine de la coopération européenne. En 1979, il est fait officier de la Légion d’honneur.

Albert Masnata est décédé le 30 septembre 1983 à Pully.

[Ch. Tourn, d’après Debluë, Claire-Lise, Exposer pour exporter : culture visuelle et expansion commerciale en Suisse (1908-1939), Neuchâtel : Éditions Alphil - Presses universitaires suisses, 2015, notice biographique Albert Masnata, p. 499-500. En ligne:http://www.alphil.com/index.php/exposer-pour-exporter.html[consulté le 15.06.2016]. Complété par Abetel, E., Albert Masnata, in Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 13.05.2008, url : http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F45362.php]

Chambre suisse du cinéma

  • CHCS000093ISAAR
  • Collectivité
  • 1938-1963

La Chambre suisse du cinéma est un organisme consultatif actif de 1938 à 1963, relevant du Département fédéral de l’Intérieur (DFI). Elle résulte des premières mesures prises par le Conseil fédéral en matière de politique nationale du cinéma.

En Suisse, l’Etat intervient à deux niveaux dans le domaine du cinéma. Aux Cantons revient le contrôle du spectacle cinématographique par une législation propre mise en place à partir des années 1910, à la Confédération les mesures relevant de la politique culturelle nationale. Avant l’entrée en vigueur de la Loi fédérale sur le cinéma en 1963, l’intervention fédérale se fonde sur l’article 104 de la Constitution (1874), qui stipule que « Le Conseil fédéral et ses départements sont autorisés à appeler des experts pour des objets spéciaux».

Dans les années 1930, à un moment où la perception du cinéma comme un puissant instrument politique et culturel identitaire se fait aigüe, le contexte international et national est jugé suffisamment inquiétant pour que la Confédération intervienne activement pour la première fois dans le domaine du cinéma. Le 3 juillet 1935, le DFI convoque à Berne la première Conférence nationale sur le cinéma, puis instaure la Commission fédérale d’études pour le cinéma (Studienkommission für das Filmwesen), active du 22 janvier au 18 novembre 1936. Elle est composée d’une quinzaine de représentants de l’économie du cinéma et de ses milieux culturels. Au terme de plusieurs réunions, voyages d’études à l’étranger et rapports, la Commission recommande notamment la création d'une Chambre du cinéma.

En suivant cette recommandation, le Message du Conseil fédéral à l'Assemblée fédérale concernant l'institution d'une Chambre suisse du cinéma du 13 juillet 1937 soutient que « l’Etat doit, dans ce domaine, exercer sur l’économie privée une activité ordinatrice et bienfaisante et faire en sorte que l’intérêt privé cède le pas à l’intérêt national, l’intérêt matériel à l’intérêt culturel », selon les propos rapportés de Philipp Etter, chef du DFI. Le Message complémentaire du 19 mars 1938 précise qu’« outre la mission qu’elle aurait d’observer, d’émettre des avis et de faire des propositions à l’intention des autorités compétentes », la Chambre a pour mission d’ « agir comme soutien d’une collaboration volontaire et comme organe de liaison entre les différentes branches et les différents groupes d’intérêt du cinéma. ». Le Conseil national entérine la création de la Chambre suisse du cinéma par l’Arrêté fédéral ordinaire du 28 avril 1938 (RS 4 247).
La Chambre se constitue le 27 octobre 1938 à Berne. Albert Masnata est président, Karl Naef vice-président et Max Frikart secrétaire (auquel succèdera Marcel Gero de 1940 à 1941). Albert Masnata (1900-1983), qui fut président de la Commission fédérale d’études pour le cinéma en 1936, est directeur de l’Office suisse d’expansion commerciale (Schweizerische Zentrale für Handelsförderung) de 1927 à 1966, co-fondateur et président de l’Association des producteurs suisses de films créée en 1934 (Verband Schweizer Filmproduzenten). Jouant dès les années 1930 un rôle déterminant dans l’établissement et la définition d’une politique culturelle fédérale en matière de cinéma, il préside la Chambre jusqu’en 1942.

Forte de 25 membres – dont certains avaient siégé dans la commission d’études en 1936 –, la Chambre rassemble des représentants cantonaux de l’instruction publique et de la police, des milieux économiques, culturels, artistiques et scientifiques du cinéma, ainsi que de la finance, du tourisme et du commerce. L’organe consultatif se dote immédiatement d’un programme de travail. Il se structure en comité directeur (ou Bureau, Leitender Auschuss) et en commissions : commission pour les actualités (Ausschuss für Wochenschaufragen), les questions économiques (wirtschaftliche Fragen), la production et la propagande cinématographique (Filmpropaganda und Filmproduktion), les questions du cinéma éducatif (Lehrfilmfragen), les questions du film étroit (Schmalfilmfragen), les questions législatives (Filmgesetzgebung).

Sur la base des travaux de la Chambre, la Confédération prend deux mesures majeures, qui doivent être comprises dans le cadre plus général de sa politique culturelle, telle que la définit le Message du Conseil fédéral à l’Assemblée fédérale du 9 décembre 1938 concernant les moyen de maintenir et de faire connaître le patrimoine spirituel de la Confédération. La première mesure soumet l’importation des films destinés aux salles de cinéma à un régime d’autorisation (26 septembre 1938), en se fondant sur l’Arrêté fédéral du 14 octobre 1933 concernant les mesures de défense économique contre l’étranger. Cette forme de contingentement restera en vigueur jusqu’en 1992, quand elle sera supprimée par l’article 19 de l’Ordonnance du 24 juin 1992 sur le cinéma [RS 443.11].

La seconde mesure est une intervention dans la production. Par l’Arrêté fédéral du 30 août 1939, la Confédération crée et subventionne un journal d’actualités nationales cinématographiques, le Ciné-journal suisse (Schweizerische Filmwochenschau, 1940-1975). Le CJS débute le 1er août 1940 et la projection de son édition hebdomadaire, en français, allemand et italien, est rendue obligatoire pour les cinémas. Il succède à un premier Ciné-journal suisse, de nature privée, produit par l'Office cinématographique de Lausanne de 1923 à 1930, puis repris par Cinégram (Genève) jusqu’en 1934. C’est à Cinégram qu’est confiée la production du CJS officiel.

A l’ordre du jour de la Chambre figurent également le projet d’une législation sur le cinéma – qui n’aboutira qu’en 1963, à la suite de l’acceptation en votation populaire du 6 juillet 1958, d’une initiative demandant l’inscription du cinéma dans la Constitution – et l’aide à la production nationale. Plusieurs formes d’aide sont débattues et restent à l’état de projet.

En mai 1942, la Chambre est réorganisée suite à des critiques visant son utilité et sa place dans l’administration fédérale. Le nombre de membres des commissions se voit restreint, le comité directeur est transformé en un bureau et le secrétariat est étendu. La présidence est assurée par le Conseiller d’Etat neuchâtelois Antoine Borel (1885-1968) de 1942 à 1956, puis par le conseiller aux Etats Frédéric Fauquex (1898-1976), qui présidera dès 1963 la Commission fédérale du cinéma. De 1942 à 1954, le secrétariat est assumé par Hugo Mauerhofer, qui agira de 1955 à sa mort en 1962 (lui succédera Oscar Düby) comme secrétaire de la section cinéma (Filmsekretariat), à la suite d’une des nombreuses modifications de l’organigramme de la Chambre durant ces décennies,.

La Chambre suisse du cinéma est dissoute dès l’entrée en vigueur, le 1er janvier 1963, de la Loi fédérale sur le cinéma du 28 septembre 1962. L’article 1 institue la Commission fédérale du cinéma (Eidgenössische Filmkommission), laquelle reprend les tâches de la Chambre ; l’article 25 abroge l’Arrêté fédéral du 28 avril 1938 qui instituait la Chambre.

Schüpbach, Marcel

  • CHCS000127ISAAR
  • Personne
  • 1950-

Originaire de La Chaux-de-Fonds, Marcel Schüpbach est né en 1950 à Zurich. Il fait des études de lettres à Lausanne. Très jeune, il se passionne pour le cinéma et réalise ses premiers courts-métrages en 8mm puis 16 mm. Le premier producteur à soutenir son travail est Milos Films (Micheline et Freddy Landry). Il écrit également de nombreuses critiques de films et des textes sur le cinéma dans divers quotidiens suisses romands. Entre 1969 et 1985, il collabore sur plusieurs films de Frédéric Gonseth, Yves Yersin, Jean-François Amiguet, Michel Soutter, Lucienne Lanaz ou Michel Bory en tant qu’opérateur ou monteur.
L’Allégement, son premier long métrage de fiction, tourné en noir et blanc, est une adaptation du roman de Jean-Pierre Monnier. Les courts-métrages réalisés les années précédentes, parmi lesquels une approche du peintre neuchâtelois Lermite (1979), ont tous été tournés à La Chaux-de-Fonds, dans le Jura neuchâtelois et dans la vallée de la Brévine. Le long métrage est un aboutissement : il marque la fin d’une première étape de la carrière de M. Schüpbach, engagé dans l’exploration formelle d’un certain type de paysage que le réalisateur dit « éprouver fortement de l’intérieur ».
Le film reçoit le prix du jury pour la photographie et le Grand Prix du jury des jeunes lors du Festival de Locarno en 1983.
Par contre, le projet du Cavalier de paille (1985), tiré de l’œuvre de l’écrivaine chaux-de-fonnière Monique Saint-Hélier, n’aboutira pas faute de moyens financiers. Suivront deux autres fictions, Happy End (1987), partiellement improvisé avec les acteurs, et Les Agneaux (1995), d’après le livre d’Ania Carmel.
A partir de 1984, M. Schüpbach collabore régulièrement avec la Télévision suisse romande (TSR) et ses émissions temps Présent, Tell Quel et Viva, pour lesquelles il réalise une quarantaine de reportages. On peut citer La Folie en douce (1985), Violon Passion, qui remporte un FIPA d’Or au Festival International de Programmes Audiovisuels en 1988, Les Hommes du tunnel, consacré aux ouvriers du Lötschberg (2004). Le cinéaste réalise en particulier deux documentaires qui connaissent une diffusion mondiale : B comme Béjart en 2002 et La liste de Carla en 2006. Il devient producteur du magazine d’information Temps Présent.
En 2015, Marcel Schüpbach réalise Frontalier entre deux eaux, en collaboration avec Marc Wolfensberger. En 2016, il tourne Deuxième vie, qui fait suite au Temps Présent intitulé Une affaire de cœur (reportage sur une transplantation cardiaque, 2005). Il a collaboré sur plusieurs de ses films et reportages avec la réalisatrice Eva Ceccaroli, disparue en 2009.

[Sources : site de M. Schüpbach http://www.marcelschupbach.net/, Swissfilms : Biographie de M. Schüpbach http://www.swissfilms.ch/fr/film_search/filmdetails/-/id_person/798, Wikipedia article Marcel Schüpbach, https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Schüpbach (consulté le 24 janvier 2017). Dossiers documentaires Marcel Schüpbach, cote CH CS DD1. Entretien avec M. Schüpbach, 10 mars 2017]

Ceccaroli, Eva

  • CHCS000126ISAAR
  • Personne
  • 1953 - 2009

Eva Ceccaroli, de nationalité suisse et italienne, est née en 1953 à Monteciardo (Italie) et décédée en 2009 à Cully (Suisse). Après une licence en sociologie à l’Université de Lausanne (1977), elle entre en 1979 à la Télévision suisse romande (TSR) en tant que scripte. En 1985, elle devient assistante de réalisation. Cette même année, elle réalise un court métrage de fiction, Cachemire. Entre 1986 et 1990, elle élabore un projet de film de fiction, Disuniti (ou : A toi pour la vie), qui n’aboutira pas. En 1987, elle participe à la création de l’émission culturelle Viva, qu’elle présente jusqu’en 1989 et pour laquelle elle réalise des reportages. Elle travaille aussi pour les émissions Temps Présent, Tell Quel et Mise au Point. On peut citer les sujets suivants : Touche pas à mon corps (1996) et Pas de retraite pour le sexe (2000), diffusés dans Temps Présent. Epouse du réalisateur Marcel Schüpbach, avec lequel elle a longtemps collaboré au cinéma comme à la télévision, E. Ceccaroli est connue des téléspectateurs pour ses sujets de société et ses talents d’intervieweuse.

[Sources : 24 heures, 16 mars 2009. Swissfilms: Biographie d'Eva Ceccaroli, http://www.swissfilms.ch/fr/film_search/filmdetails/-/id_person/-933306248 (consulté le 24 janvier 2017). Entretien avec Marcel Schüpbach, 10 mars 2017 et Cinémathèque suisse, Fonds Eva Ceccaroli, cote CH CS CSL 089]

Koller, Xavier

  • CHCS000024ISAAR
  • Personne
  • 1944-

Né le 17 juin 1944 à Ibach dans le canton de Schwyz, Xavier Koller commence un apprentissage de mécanicien de précision avant de se lancer dans le métier d'acteur. Après trois ans à la Schauspiel Akademie de Zurich, il obtient des rôles en Suisse et en Allemagne. En 1970, il réalise sont premier long métrage, Fanö Hill, qui remporte une prime d'étude de l'Office fédéral de la Culture. En 1972, il crée la société Filmteam avec Eduard Stöckli, ancien directeur de production de Condor Film, pour produire son deuxième film, Hannibal. Il réalise des publicités et des films commerciaux avec sa maison de production, Filmteam, ainsi que des émissions pour la télévision suisse alémanique (DRS).
En 1980, Xavier Koller revient à la réalisation pour le cinéma avec Das Gefrorene Herz, qu'il adapte de Das Begräbnis eines Schirmflickers, une nouvelle écrite par Meinrad Inglin.
Der Schwarze Tanner, qui obtient une prime à la qualité du DFI d'une valeur de 40'000 frs, est un véritable succès en Suisse à sa sortie en 1986, avec plus de 150'000 spectateurs.
En 1991, Reise der Hoffnung remporte l'Oscar du meilleur film étranger. Par la suite, Xavier Koller va travailler aux États-Unis.

Source: M. Tortajada et H. Dumont (éd.), Histoire du cinéma suisse 1966-2000, volumes 1 et 2, Lausanne: Cinémathèque suisse, 2007.

Dahinden, Josef

  • CHCS000027ISAAR
  • Personne
  • 1898-1993

Josef Dahinden est né le 7 juin 1898 à Rigi-Kaltbad et est décédé le 22 décembre 1993 à Witikon. Il est le fils de Josef, hôtelier, et de Rosa Pfyl. Il épouse en 1924 Eugenie Kraus, de Berlin. Fondateur de l’école suisse de ski (Schweizer Ski Schule = SSS) du Rigi, de Saint-Moritz, d'Arosa, de Flims et du Jungfraujoch, il décrit dans plusieurs ouvrages la manière moderne de skier, suivant un style naturel. Il est producteur et réalisateur de films didactiques sur le ski et la montagne ainsi que de films touristiques sur la Suisse, dont les films réalisés pour et après l’Exposition nationale suisse de 1939 (Landi) à Zurich. Sa production relève du domaine du « Kulturfilm » - courts-métrages documentaires à valeur éducative, artistique et divertissante, projetés avant le « grand film ».
D'après T. Gmür, "Dahinden, Josef", in Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 24.3.2004 (traduit de l'allemand), url: http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F27590.php
P.-E. Jaques: Reise-und Turismus-Filme, in Schaufenster Schweiz. Dokumentarische Gebrauchfilme 1896-1964, Limmat Verlag Zürich, 2011

Visdei, Georges

  • CHCS000108ISAAR
  • Personne
  • 1921-1992

Georges Visdei, architecte SIA, est le créateur notamment du Festival international du film d'architecture et d'urbanisme de Lausanne et du Festival international de Lausanne du film sur l'énergie. D'origine roumaine, ce Lausannois d'adoption a doté sa ville de deux manifestations qui se sont développées en quelques années pour acquérir une place enviable sur la scène internationale. Juste avant son décès survenu le 13 juillet 1992, il venait de mettre sur les rails une nouvelle manifestation, le Festival international du film sur l'art, dont il n'aura donc pas vécu la première édition.
D'après Jean-Pierre Weibel, in Ingénieurs et architectes suisses, Band (Jahr): 118 (1992), Heft 24

Autant-Lara, Claude

  • CHCS000042ISAAR
  • Personne
  • 1901-2000

Réalisateur français né le 5 août 1901 à Luzarches (Seine-et Oise), Claude Autant-Lara baigne dès son plus jeune âge dans le monde du théâtre. Ses parents sont les fondateurs du groupe culturel Art et Action, véritable laboratoire dont la fonction est de restaurer la scénographie et dont l’influence est considérable surtout jusqu’aux années 30. C. Autant-Lara s’occupe des décors et des costumes dans la compagnie théâtrale.
Ses connaissances lui permettent de devenir très vite, dès 1919, le décorateur avant-gardiste de Marcel L’Herbier, le collaborateur et costumier de Jean Renoir et de René Clair. En 1923, il tourne son premier long-métrage expérimental, Faits divers, confiant les rôles principaux à sa mère, Louise Lara, et à Antonin Artaud.
En 1925, il écrit le scénario de Construire un feu, qu’il tourne en 1927/28. Pour la réalisation de ce court-métrage inspiré de Jack London, il utilise l’hypergonar du professeur Chrétien, l’ancêtre du cinémascope.
Après un séjour de deux ans (1930-32) aux Etats-Unis durant lesquels il travaille pour la MGM, Autant-Lara revient en France, dégoûté par les méthodes américaines. Il signe en 1933 son premier long-métrage, Ciboulette, avec la collaboration de Jacques Prévert. Cette oeuvre s’inspire d’une célèbre opérette de Reynaldo Hahn, sur un livret de Robert de Flers et Francis de Croisset. Ce dernier attaque le film à sa sortie en 1933 et d’innombrables polémiques se déclenchent à propos des droits d’auteurs. Finalement Autant-Lara lui-même désavoue la version présentée au public car les producteurs l’ont raccourcie et en ont modifié le montage.
En 1934, Jacques Prévert rédige le scénario et, avec la collaboration d'Autant-Lara, les dialogues d’une adaptation d’un roman intitulé “ El Socio ” (traduit sous le titre de Mon associé, Monsieur Davis), de l’auteur chilien Jenaro Prieto (1928). Avec le producteur Pierre Braunberger le projet n’aboutit pas. En 1936, la maison de production Oxford Street s’y intéresse mais fait réécrire le script, dénaturant ainsi complètement le scénario initial. Le film sort en mars 1937 à Londres sous le titre My Partner, Mr. Davis mais il n’est pas distribué en France.
Après cette affaire regrettable, Autant-Lara accepte de devenir le conseiller technique de Maurice Lehmann. Ce dernier est alors directeur du Châtelet, où, de 1944 à 1946, il monte des opérettes à grand spectacle qui vont assurer la notoriété et le succès de cette salle. Il engage le cinéaste qui dirigera trois films pour lui sans pour autant les signer (il n’apparaîtra au générique que comme conseiller technique): L’Affaire du courrier de Lyon (1937), avec Pierre Blanchar, Le Ruisseau (1938) avec Michel Simon et Françoise Rosay, Fric-Frac (1939) avec Arletty, Fernandel et Michel Simon. Ces films permettent à Autant-Lara de travailler avec de grands acteurs et d’asseoir son talent en tant que réalisateur.
Décidant de continuer à travailler sous l’Occupation, le cinéaste redevient l’unique responsable de ses films, ce qui n'était plus le cas depuis Ciboulette. C’est également durant cette période qu’il prépare Le Rouge et le noir, projet dont l'anticléricalisme effraie les producteurs.
Dès lors, il signe des œuvres remarquables mais dérangeantes qui ne manqueront pas de choquer ou de bouleverser la critique et le public. Malgré ses détracteurs, qui voient en lui un réalisateur provocateur aux idées pernicieuses, C. Autant-Lara continue à tourner avec toujours autant de conviction en dépit de la censure qui tente à de nombreuses reprises d'interdire la sortie de certains de ses films.
Les années 50 sont les plus fastes pour le réalisateur qui aligne les succès commerciaux, attirant le public malgré les méchancetés systématiques énoncées par les critiques à son égard. La Nouvelle Vague prend de l’importance et s’évertue à le dénigrer en lui reprochant de ne choisir ses sujets que dans des oeuvres littéraires classiques.
Grand admirateur de Stendhal, après avoir adapté Le Rouge et le noir (1954) et Lucien Leuwen (1972), le grand rêve d'Autant-Lara est de réaliser la Chartreuse de Parme. Il fait la connaissance de Marcel Dassault qui lui promet de produire le film à condition qu’il tourne auparavant une bluette, dont il est lui-même l’auteur. C. Autant-Lara réalise ainsi Gloria, film mièvre et sans intérêt, qui tombe rapidement dans l’oubli; à la suite de cette expérience, Dassault ne tiendra pas ses engagements et ne produira pas la Chartreuse de Parme. Cet échec cuisant écoeure Autant-Lara. Il laissera exploser sa colère dans un livre intitulé « Télémafia », dans lequel il dénonce l’hypocrisie ambiante et où il explique comment, de confusions en escroqueries, il a été écarté du projet.
Parallèlement à sa carrière, le cinéaste est très engagé dans la défense de la branche cinématographique et mène une intense activité syndicale au sein de la Fédération Nationale du spectacle, se préoccupant des conditions de travail des différentes professions et des conventions collectives, de la distribution et de l'exploitation, des accords de production avec l'étranger, des relations avec les autorités politiques. Il s'investit entre autres dans le Comité de défense du cinéma français.
Claude Autant-Lara est décédé en janvier 2000 dans le sud de la France, laissant derrière lui une oeuvre inégalée et le souvenir d’un cinéaste contesté, parfois injustement, qui se battait corps et âme pour défendre ses opinions cinématographiques. Le cinéma français lui doit de grands films tels que L’Auberge rouge (1951), Le Blé en herbe (1953), la Traversée de Paris (1956), En cas de malheur (1958), la Jument verte (1959).
Cinémathèque suisse, 2017

Résultats 61 à 80 sur 299